Lamido Sanusi – gouverneur de la banque centrale du Nigéria – incitait les pays africains à prendre leur développement en main et les exhortait à mettre la Chine au service de leur stratégie de développement. La présence chinoise est surtout manifeste dans le secteur de la construction (prestation de services), de la prospection pétrolière et minière (investissement) mais aussi et surtout dans l’importation de marchandises (véhicules routiers, textiles). En d’autres termes, les entreprises chinoises participent peu à la production matérielle sur le continent. Par suite, cette présence en Afrique est qualitativement très différente de celle des entreprises occidentales en Chine à l’origine du « miracle » chinois. Il ne suffit pas que les gouvernements africains instrumentalisent les entreprises chinoises, encore faut-il que leur participation s’insère dans une stratégie intelligible de développement qui prenne en compte le coût réel des investissements. Alors – et seulement alors –, on pourra se demander si la Chine est effectivement une opportunité et si son soutien financier aux entreprises chinoises contribuera au développement de l’Afrique.