Les potentialités biologiques de la capacité visuelle humaine et son organisation fondent l’originalité du regard. Sa complexité l’écarte radicalement de tout modèle machine. Ce que perçoivent les individus n’est pas un objet univoque, produit d’un enchaînement de causes mécaniques. Le regard est historique, local, élément d’une expérience personnelle et collective élargie aux autres sens, aux savoirs, à la réflexion, à l’attention, sensible au désir et aux attentes. Que voyons-nous ? Quelle vue nous est-elle insupportable ou admirable ? Les anomalies médicales de la vision ont en écho les anomalies cognitives, philosophiques, religieuses. Illusions d’optique, paréidolie (*), tests projectifs, manipulations graphiques illustrent la capacité de l’image à agir sur l’état de la personne parfois à son insu. De même, les codes culturels orientent la perception et l’interprétation, allant jusqu’à fasciner, ou tout au contraire à rendre insupportable sa vision.
Pour en savoir plus
La Vision. Mission du Cerveau – les Trois Révolutions des Neurosciences, Guy A. ORBAN, Coll. Collège de France (leçons inaugurales), Fayard, 2007.
Archéologie de la Vision ; l’optique, le corps, la peinture, G. SIMON, Seuil, 2003.
La scène et la fabrique des corps. Ethnoscénologie du spectacle vivant en Occident, (Ve siècle av. J.-C- XVIIIe siècle), J.-M. PRADIER, Presses Universitaires de Bordeaux, (1997) 2000.
Le téléspectateur face à la publicité : l’œil - l’oreille - le cerveau, J.-M. PRADIER (coordonné par), Nathan Université, 1989.