L’iconoclasme – le fait d’interdire le culte rendu aux images religieuses et la représentation du Christ, de sa mère et des saints – a été déclenché en 730 dans l’empire byzantin par les empereurs eux-mêmes. Il ne s’agit donc pas d’une réaction populaire, mais d’une politique religieuse impériale, étendue à l’Église tout entière par un concile qui se voulait en 754 œcuménique. Il est très mal connu, car l’orthodoxie, religion de l’image – l’icône –, s’est construite contre lui et a fait disparaître presque toutes les sources le concernant, à l’exception de sources polémiques, violemment anti-iconoclastes. En plus de l’ignorance à son propos, l’iconoclasme byzantin a eu toujours très mauvaise réputation. La conférence s’attachera à en expliquer quelques traits : continuité d’une tendance aniconique (*) déjà présente dans l’Église, crainte de l’idolâtrie et de la colère divine qu’elle entraîne, place centrale de l’Eucharistie, de l’onction qui sacralise le prêtre chargé de l’exécution du rite, et du chant.
(*) L'absence de représentations matérielles du monde naturel et surnaturel.
En savoir plus
L’Hagiographie et l’iconoclasme byzantin. Le cas de la Vie d’Étienne le Jeune, (Birmingham Byzantine and Ottoman Monographs 5), Aldershot, Variorum Reprints-Ashgate, 1999.
Byzance retrouvée. Érudits et Voyageurs français XVIe-XVIIIe siècle, Catalogue de l’exposition (en collaboration avec J. P. GRELOIS), Paris, diff. de Boccard, 2001.
Istanbul (en collaboration avec A. DUCELLIER, G. VENSTEIN, S. YERASIMOS), Paris, Citadelles et Mazenod, 2002.
L’iconoclasme, Paris, PUF, coll. Que sais-je ? n° 3769, 2006.
L’histoire des iconoclastes, Paris, Association des Amis du Centre d’Histoire et Civilisation de Byzance (Bilans de Recherche 2), 2007.