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À l’évocation de la fin du monde au cinéma, ce sont des images de blockbusters américains et japonais qui nous assaillent, bien avant toutes réalisations françaises. C’est cette vingtaine de films, pour la plupart oubliés, échelonnés entre 1924 (La Cité foudroyée, Luitz-Morat) et 2011 (Melancholia, Lars von Trier), qui seront évoqués ici.
Nous nous interrogerons sur les conditions de création de ces oeuvres, leurs filiations et contraintes budgétaires, qui ont obligé les auteurs à expérimenter des dispositifs ingénieux pour rendre crédibles, malgré l’absence d’effets spéciaux, la destruction de la planète et son éventuelle réorganisation.
Nous observerons ensuite la manière dont ces récits ont évolué selon les connaissances, les enjeux, les inquiétudes des sociétés successives ; comment, selon les époques, les cinéastes ont présenté la planète, imaginé les causes de la catastrophe et la réaction des humains à celle-ci.
Nous dégagerons enfin les principaux invariants de ce corpus : caractéristiques comparables des héros vivant à l’écran leurs derniers instants, impossibilité des réalisateurs à faire évoluer leurs personnages à la surface terrestre et dans le présent du futur, à leur conserver leur intégrité corporelle et sensorielle.
Pour en savoir plus
Michel Aroumi, L’Apocalypse sur scène, Paris, L’Harmattan, coll. « Questions contemporaines », 2003.
Sébastien Fevry, Arnaud Join-Lambert, et Serge Goriely, L’Imaginaire de l’apocalypse au cinéma, Paris, L’Harmattan, 2012.
Jean-Baptiste Fressoz, L’Apocalypse joyeuse : une histoire du risque technologique, Paris, Seuil, 2012.
Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz, L’Événement anthropocène : la terre, l’histoire et nous, Paris, Seuil, 2013.
Hélène Puiseux, L’Apocalypse nucléaire et son cinéma, Paris, Le Cerf, 1988.
Peter Szendy, L’Apocalypse-cinéma : 2012 et autres fins du monde, Bordeaux, Capricci, 2012.