Publié le 12 novembre 2019–Mis à jour le 22 novembre 2019
Organisateur : CNRS - EHESS (IC MIGRATIONS)
Date(s)
du 25 novembre 2019 au 26 novembre 2019
Lieu(x)
Centre de colloques, Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord
Depuis la crise européenne face aux arrivées des exilés en 2015 (Héran, 2016), on assiste à une multiplication des frontières artificielles en Europe. En juillet 2015, la Hongrie pose un rideau de barbelés à lames à sa frontière avec la Serbie et la Croatie, la frontière franco-anglaise a été renforcée notamment à l’aide d’un mur de 30 km présenté comme mur anti-intrusion et anti-bruit en novembre 2016, des grilles sont posées par l’Espagne à Mellila et Ceuta, enclaves au Maroc, la Grèce a érigé un mur avec la Turquie en 2012 et la Bulgarie l’a imitée. On voit apparaître un phénomène de “refermeture des frontières” suivi d’une logique de fortification de la frontière ce qui crée des “sur-frontières” (Vallet, 2014). En plus de ces obstacles, les exilés sont confrontés aux frontières naturelles (mer Méditerranée, la chaîne montagneuse des Alpes, etc.) En mai 2018, United for intercultural action a publié une liste des décès aux frontières depuis 1993 : 34 361 décès ont été documentés.
Le corps des exilés est exposé en premier lieu à ces dangers. Sur cette route de l’exil, professionnels et bénévoles soignent les blessures à la frontière, ils sont les gardiens de l’intégrité du corps (Memmi, 1996), les réparateurs qui vont permettre aux exilés de poursuivre leur projet et de rester debout.
Qui sont ces soignants de l’exil qui agissent sur ces “lieux-fontières” (Cuttita, 2015) ?
Que signifie prendre en charge un “corps-frontière”? Les frontières heurtent physiquement mais aussi symboliquement : elles excluent les “clandestins” (Laacher, 2007) les laissant à la marge des sociétés.
Comment sont pris en charge ces corps précaires ?
Comment les frontières ont obligé le monde médical à repenser sa prise en charge ?
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